Substance naturelle longtemps enveloppée de mystère, le shilajit suscite un intérêt croissant dans le monde de la nutraceutique.

Utilisé depuis des siècles dans la médecine ayurvédique, ce résidu organo-minéral se distingue par sa richesse exceptionnelle en composés bioactifs, notamment l'acide fulvique.

Cet article propose un tour d'horizon rigoureux de ses origines, de sa composition et de son usage rationnel, tout en mettant l'accent sur les précautions d'emploi.

Substance naturelle Shilajit
Shilajit origine himalayenne

Qu’est-ce que le shilajit ?

Une résine d’origine himalayenne

Le shilajit est une substance naturelle qui suinte des roches de montagnes, notamment dans les régions de l'Himalaya, du Caucase ou de l'Altaï. Il résulte d'un lent processus de décomposition de matières végétales, sous l'action de la pression, de la température et de micro-organismes.

Une substance issue de la médecine ayurvédique

Connu depuis des millénaires dans les pharmacopées traditionnelles indiennes et tibétaines, le shilajit est considéré comme un "rasayana" : une substance à visée revitalisante. Son nom signifie littéralement "conquérant des montagnes".

Quelle est la composition naturelle du shilajit ?

L’acide fulvique : un composant-clé

L'acide fulvique est un composé organique issu de la décomposition de matières végétales. Il se distingue par sa faible masse moléculaire et sa solubilité dans l'eau à différents pH, ce qui facilite sa dispersion dans les liquides biologiques. À l'état naturel, il est présent dans les sols fertiles, les composts et les sédiments. Dans le shilajit, il joue un rôle de vecteur en liant divers nutriments et en facilitant leur passage à travers les membranes cellulaires [1][2].

L’acide humique : le grand complémentaire

Souvent présent aux côtés de l'acide fulvique, l'acide humique est plus lourd, moins soluble, mais possède une capacité de liaison élevée avec les métaux et composés organiques. Il joue un rôle de fixation et de liaison, utile notamment pour la qualité des sols. Sa présence dans le shilajit dépend du degré de purification du produit final [2][3].

Minéraux et oligo-éléments

Le shilajit pur contient jusqu'à 85 minéraux différents, sous forme ionique : fer, cuivre, zinc, magnésium, potassium, sélénium... Leur concentration dépend fortement de l'origine géographique du shilajit et du procédé de traitement [4].

Sous quelles formes trouve-t-on le shilajit ?

  • Résine pure : forme la plus brute, nécessite une vérification stricte de la pureté.

  • Poudre : obtenue par séchage de la résine, plus facile à doser.

  • Gélules : standardisation de la dose, souvent intéressante pour la stabilité.
Sous quelle forme shilajit

Comment bien utiliser le shilajit ?

Posologie recommandée

Variable selon la concentration et la forme galénique. En général : 300 à 1000 mg par jour.

Moment de la journée

Souvent recommandé le matin ou à jeun pour maximiser l'assimilation.

Durée des cures

Cures de 4 à 8 semaines, entrecoupées de pauses. Toujours suivre les recommandations du fabricant ou d'un professionnel de santé.

reconnaitre du shilajit

Quelles précautions avant d’utiliser le shilajit ?

  • Contrôle des métaux lourds : certains produits non purifiés peuvent contenir du plomb ou du mercure.
  • Populations à risque : déconseillé aux femmes enceintes, enfants, ou en cas de pathologie chronique.
  • Interaction potentielle : prudence en cas de prise de suppléments riches en fer.

Comment reconnaître un shilajit de qualité ?

  • Provenance tracée : Himalaya, Altaï, etc.
  • Certificats d’analyse : absence de contaminants, teneur garantie en acide fulvique.
  • Processus de purification : utilisation de techniques sans solvants chimiques, testés en laboratoire indépendant.

Conclusion

Le shilajit, substance naturelle complexe, tire son intérêt de sa composition riche en acide fulvique et en minéraux. S’il fait l’objet d’un regain d’attention en Europe, il doit être consommé avec discernement, en respectant la réglementation et les conseils de prudence. Toujours privilégier un produit certifié et demander conseil à un professionnel de santé avant toute cure.

FAQ – Shilajit

1. D’où provient le shilajit ?

Le shilajit est une substance naturelle issue des montagnes, notamment de l’Himalaya, du Caucase et de l’Altaï. Il résulte d’un processus lent de décomposition de matières organiques emprisonnées dans les roches.

2. Quelle est la différence entre acide fulvique et acide humique ?

L’acide fulvique est léger, soluble à tous les pH, et souvent valorisé pour sa biodisponibilité. L’acide humique, plus dense, est soluble seulement en milieu alcalin et joue un rôle complémentaire dans la composition du shilajit.

4. À qui le shilajit est-il déconseillé ?

Il est généralement déconseillé aux femmes enceintes, aux enfants, ainsi qu’aux personnes souffrant de pathologies chroniques sans avis médical.

5. Comment s’assurer de la qualité du shilajit ?

Un shilajit de qualité doit être purifié, exempt de métaux lourds, avec une origine géographique tracée et des analyses en laboratoire indépendant.

6. Peut-on prendre du shilajit toute l’année ?

Il est recommandé de suivre des cures ponctuelles de 4 à 8 semaines, avec des pauses entre les cycles, selon les conseils d’un professionnel de santé.

Bibliographie

[1] Schepetkin IA et al. “Fulvic Acids: Structure, Properties, and Biological Activity.” Molecules. 2021.

[2] Ghosal S et al. “Shilajit I: Chemical constituents.” J Ethnopharmacol. 1988.

[3] Akhtar MS et al. “Effect of humic substances on plant and soil.” Plant Soil Environ. 2015.

[4] Pant K et al. “Shilajit: A panacea for high-altitude problems.” Int J Ayurveda Res. 2010.

[5] Shikov AN et al. “Toxicological assessment of fulvic and humic acids.” Regulatory Toxicology and Pharmacology. 2020.

[6] Ghosal S. “Shilajit in perspective.” J Ethnopharmacol. 1990.