Nous vous parlions récemment des ferments lactiques qui participent au bien-être de la flore intestinale. Mais saviez-vous que la digestion jouait un rôle primordial dans le bon fonctionnement de notre organisme ? Et sans enzyme digestive, il n’est pas possible de bien digérer. Types, rôles, caractéristiques, comment intégrer les enzymes digestives dans votre alimentation ?

Qu’est-ce qu’une enzyme digestive ?

Comme leur nom l’indique, ce sont des molécules qui interviennent dans la digestion des aliments que nous ingérons et qui sont synthétisées par le système digestif lui-même. Le rôle des enzymes digestives est de simplifier le passage des molécules contenues dans la nourriture en les déstructurant. En résumé, elles détachent les liaisons chimiques qui les maintiennent et les émiettent pour que les molécules atteignent plus facilement notre transit. Il existe plusieurs types d’enzymes et chacune d’entre elle produit un substrat qui va réagir avec les molécules :

  • Les protéolytiques (pepsine protéase) transforment les protéines en acides aminés ;
  • Les glycolytiques (amylase, maltase, saccharase, lactase) transforment les glucides en glucose ;
  • Les lipolytiques (lipase) transforment les lipides en acides gras.

Comment fonctionne la digestion ?

Ce processus complexe permet de transformer les aliments que nous ingérons en nutriments : protéines, glucides, lipides, vitamines et minéraux, qui constituent le carburant de notre organisme. Le système digestif est composé de nombreux organes, ce qui explique que la digestion dure en moyenne 24 heures, voire plus si nous mangeons une nourriture trop riche.

Étape #1 : la salive

L'amylase, l’enzyme digestive de la salive, digère chimiquement l'amidon, les sucres et les glucides et le transforme en maltose et dextrine. Le reste des aliments descendent ensuite dans l’œsophage.

Étape #2 : l’estomac

Les aliments restent environ quatre heures dans l’estomac, le temps que celui-ci se contracte pour les écraser. Les enzymes de l’estomac, la pepsine et la lipase, se mélangent à l’acide chlorhydrique secrété par les cellules pour former les sucs gastriques et ainsi pouvoir transformer les molécules de protéines et de lipides en acides aminés et acides gras.

Étape #3 : l’intestin grêle

Une fois transformées en chyme par l’estomac, les molécules restantes continuent leur chemin dans l’intestin grêle pendant environ six heures, celui-ci étant long de plus de sept mètres. Là encore, les enzymes intestinales (amylase pancréatique, maltase, saccharase, trypsine et lipase pancréatique) formes les sucs digestifs sécrétés par la vésicule biliaire, le pancréas et l’intestin. Ceux-ci décomposent les aliments en nutriments, qui sont absorbés par l’intestin grêle pendant le péristaltisme intestinal (c’est-à-dire les contractions de l’intestin qui permettent l’avancement du chyme) et distribués aux autres organes par l’intermédiaire des vaisseau sanguins. Les autres fibres alimentaires sont envoyées vers le gros intestin.

Étape #4 : le gros intestin et le rectum

Il s'agit de la toute dernière étape. Le gros intestin, plus petit que son prédécesseur, récupère l’eau contenue dans les fibres indigestes et entassent les restes sous forme de selles, que le rectum stocke en attendant de les évacuer par l’anus.

L’origine d'un déficit d’enzymes digestives

Vous l’aurez compris, les enzymes interviennent tout au long du processus de digestion. Que se passe-t-il alors pour elle en cas d'absence d’enzymes digestives ?

Les causes d’un déficit d’enzymes

La principale cause d’un déficit enzymatique provient de l’alimentation. Le microbiote intestinal est situé au niveau de l’intestin grêle et certaines de ses bactéries jouent un rôle dans la digestion des dernières particules de fibres et protéines. Un cas de dysbiose intestinale, c’est-à-dire de déséquilibre de la flore intestinale, peut causer des dérèglements digestifs.

Il faut également savoir que l’âge est un facteur à prendre en compte : les niveaux naturels d’enzymes présents dans le corps diminuent dès l’âge de 30 ans.

Les symptômes d’un déficit enzymatique

Un manque d’enzymes digestives provoque des signes manifestes et plutôt reconnaissables tels que :

  • Ballonnements et des gaz ;
  • Douleurs abdominales ;
  • Reflux acides et gastriques ;
  • Brûlures d’estomac ;
  • Dérèglements du sommeil liés à la mauvaise digestion ;
  • Prise de poids excessive ;
  • Règles douloureuses et irrégulières.

Comment pallier un déficit d’enzymes digestives ?

Les enzymes digestives naturelles

Il existe de nombreux aliments qui contiennent des enzymes digestives naturellement :

  • Les légumes et les viandes crus biologiques, le moins transformés possible, riches en protéase ;
  • Les fibres solubles comme la carotte, la patate douce et la courgette ;
  • Les graines germées ;
  • Les aliments fermentés : cornichons, olives, câpres.

Évitez tant que possible les aliments gras ou épicés, les boissons gazeuses et la cuisson des aliments au-delà de 45 degrés, car la chaleur détruit les enzymes. Buvez beaucoup d’eau, faites de l’exercice et mangez assis, à heure régulière en mâchant bien vos aliments.

Les compléments alimentaires

Pour alimenter votre organisme en enzymes digestives et ainsi faciliter la digestion, vous pouvez vous tourner vers les compléments alimentaires adéquats. Il existe des suppléments élaborés avec des enzymes digestives végétales ou animales. Les premières proviennent de la fermentation de cultures de champignons et sont plus efficaces dans l’estomac car l’environnement y est acide. Les secondes sont souvent issues de produits porcins et plus efficaces dans les milieux basiques, donc dans le duodénum (tube digestif).

Vous savez à présent qu’en cas de dérèglements digestifs, il est probable que vous ayez un déficit enzymatique. Pour y pallier, la solution passe principalement par une alimentation crue, pauvre en graisse, et une supplémentation alimentaire riche en enzymes digestives.